Fils d'un biologiste et d'une prof de Français, François Ozon, aîné turbulent d'une famille de quatre enfants, reçoit une éducation catholique. S'il prend, adolescent, quelques cours de comédie, il s'oriente vite vers la mise en scène. Titulaire d'une maîtrise de cinéma à Paris I (avec pour enseignants Rohmer et Joseph Morder), il tourne parallèlement à ses études des dizaines de films avec la caméra super-8 de son père. Intégrant le département réalisation de la Fémis en 1990, il rédige une maîtrise sur Pialat et signe de nombreux courts-métrages. C'est d'ailleurs grâce à ses courts (dont Une robe d'été, vision décomplexée de l'homosexualité, primée à Locarno et présentée à Cannes en 1996) qu'Ozon se fera un nom au sein du jeune cinéma français.
Soutenu par la maison de production Fidélité (créée par des amis de la Fémis), il réalise en 1997 un moyen métrage, le dérangeant Regarde la mer, avant de passer au long un an plus tard avec Sitcom, jeu de massacre insolent et cruel qui se situe dans la droite lignée de ses courts-métrages. Prolifique, Ozon impose rapidement un univers très personnel, flirtant avec le fantastique (Les Amants criminels, 1999), et ne craignant pas la théâtralité - Gouttes d'eau sur pierres brûlantes, adaptation d'une pièce de Fassbinder avec Bernard Giraudeau et Ludivine Sagnier, alors inconnue. Si ses précédents longs-métrages étaient diversement accueillis, l'audacieux Ozon fait l'unanimité, auprès de la critique et du public, avec Sous le sable en 2001. Portrait d'une femme désemparée après la disparition de son mari, le film, qui marque le come-back éclatant de Charlotte Rampling, témoigne d'une science du casting qui ne se démentira pas.
Fort de ce succès, Ozon réunit le gratin du cinéma français (Deneuve, Huppert, Ardant, Béart) dans 8 femmes, whodunit kitsch et glamour, truffé de clins d’œil cinéphiles, qui triomphe au box-office.